ARTAUD Antonin. Lettre autographe signée à Jacques Rivière. - Lot 36

Lot 36
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ARTAUD Antonin. Lettre autographe signée à Jacques Rivière. - Lot 36
ARTAUD Antonin. Lettre autographe signée à Jacques Rivière. Paris, le 7 mai 1924. — 2 pp. in-4 (270 x 205 mm) à l’encre verte sur papier crème, recto-verso. Très rare lettre autographe signée dont la publication en octobre 1924 dans la NRF, au sein de la Correspondance avec Jacques Rivière, marque la véritable apparition d’Antonin Artaud sur la scène littéraire. L’auteur en conviendra lui-même en ne faisant pas débuter ses œuvres complètes par le Tric-Trac du ciel, paru chez Kahnweiler en 1922 (“Ce petit livre de vers en effet ne me représente en aucune façon”), mais par cette correspondance dont la dimension programmatique s’inscrit dans la filiation des Poésies de Lautréamont et des lettres de Rimbaud. “Très cher Monsieur, pour en revenir à une discussion déjà ancienne, il suffit d’imaginer une minute que cette impossibilité de m’exprimer s’applique aux besoins les plus nécessaires de ma vie, à mes éventualités les plus urgentes, — et à la souffrance qui s’ensuit pour comprendre que ce n’est pas faute d’acharnement que je me renonce. Je suis en disponibilité de poésie. Il ne tient qu’à des circonstances fortuites et antérieures à mes possibilités réelles que je ne me réalise pas. Il me suffit que l’on croie que j’ai en moi des possibilités de cristallisation des choses, en des formes et avec les mots qu’il faudrait. J’ai dû attendre tout ce temps avec [sic] d’être en situation de vous adresser ce mince billet qui est clair à défaut d’être bien écrit. Vous pouvez en tirer les conclusions qui s’imposent. Une chose me demeure un peu obscure dans votre lettre : c’est l’utilisation que vous comptez faire du poème que je vous ai adressé. Vous avez mis le doigt sur un côté de moi-même : la littérature proprement dite ne m’intéresse qu’assez peu, mais si par hasard vous jugiez bon de le publier, je vous en prie envoyez-moi des épreuves, il m’importe beaucoup de changer deux ou trois mots. Toutes mes bonnes pensées, Antonin Artaud, Théâtre des Champs-Elysées."
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